De manière habituelle le désir d’enfant vient s’inscrire dans la trajectoire d’un couple qui envisage sa venue comme une concrétisation de leur amour. Dès lors les relations au sein du couple se modifient car la grossesse induit des changements corporels et psychologiques. Des difficultés apparaissent lorsque des épisodes gynécologiques traumatiques viennent contrarier le bon déroulement des choses.
Lorsque la future mère porte un regard favorable sur son corps, la prise de poids est mieux vécue. Dans le cas contraire un regard trop critique envers elle-même pourrait être l’indice d’un mal-être plus profond. Dans ce cas je conseille de faire un travail thérapeutique sur soi afin de mieux vivre sa grossesse et accepter son corps comme réceptacle de son enfant, la sophrologie propose ce type de projections et permet de reprendre le dessous sur les pensées négatives.
Pendant la grossesse la sexualité se modifie, certaines femmes vont avoir une hausse de libido, tandis que d’autres éprouvent l’inverse. Les hommes développent parfois des craintes par rapport au bébé et ont peur de lui porter atteinte. Certains éprouvent moins de désir car l’image de la figure maternelle occulte celle de l’amante. La femme pourra se sentir moins désiré et développer des complexes par rapport à son corps. Le couple est parfois mit à rude épreuve, d’où la nécessité de communiquer son ressenti au fur et à mesure de la grossesse.
L’accouchement est déterminent, particulièrement si la femme a subit des épreuves obstétricales sévères comme les extractions instrumentales ou l’épisiotomie. Cela aura des conséquences non négligeables sur la vie sexuelle ultérieure. Il est donc important de s’informer auprès du corps médical et d’avoir une bonne prise en charge pour les suites de couche. Les femmes évoquent souvent en consultation le sentiment d’un corps meurtri, abimé, etc.
Comment vont-elles pouvoir prendre soin d’elles alors qu’elles sont pleinement centrées sur les besoins du nouveau-né ? Parfois elles ne sont pas disponible psychiquement pour le faire, elles ont besoin d’être rassuré, chacune le fera à son rythme : prendre son temps ne signifie pas renoncer. Il est important de prendre soin de la mère qui se retrouve vulnérable et fragilisée après l’épreuve de l’accouchement. Un entourage bienveillant peut aider à son rétablissement, le fait d’être entourée, écoutée, que l’on soit attentif à ses besoins à elle et à sa souffrance permettra progressivement à la mère de se relever, de reprendre confiance en son corps et de lui offrir le meilleur par la suite.
Parfois un long travail de reconstruction est nécessaire pour restaurer une image positive de soi, particulièrement pour celles qui avaient déjà des failles narcissiques. Pour certaines femmes il faudra faire le deuil de son corps d’avant la grossesse, pour d’autres il s’agira de faire le deuil de la grossesse et de la relation unique qu’elles avaient avec leur enfant : on parle du « syndrome du ventre vide ». Sur le long terme cela peut affecter l’image et l’estime de soi et la relation au sein du couple. Il ne faut donc pas n’hésiter à consulter si le mal-être s’installe au quotidien.